"Extrait de l'article"
Dépistage et principe de précaution
Quoi qu’il en soit, pour savoir si des mesures médicales préventives sont nécessaires, il faut procéder à une analyse de sang.
Et pour cela, deux options s’offrent au citoyen :
1) être éligible à un programme de bio monitoring comme ce fut le cas pour les habitants de Chièvres, Ronquières, Nandrin ou encore récemment Florennes ;
2) procéder à un test sanguin de dépistage de manière autonome.
Concernant la première option – celle du bio monitoring – tous les citoyens éligibles n’ont pu se voir prélever leur sang.
C’est ce que dénonce l’association chièvroise SOS Notre Santé qui a écrit une lettre ouverte au nouveau ministre de l’Environnement le 15 juillet dernier.
Selon le président de l’asbl qui indique regrouper plus de 2000 membres, Geoffrey Pessemier, de "nombreuses personnes souhaitent connaître leur taux d’intoxication" mais n’ont pu participer au bio monitoring.
Dès lors, si ces dernières veulent connaître leur taux sérique de PFAS, elles doivent opter pour la seconde option : celle du test individuel en laboratoire.
Sauf que "la vérification des taux de PFAS par prise de sang, entièrement à la charge des patients, représente un coût très élevé et une charge financière importante pour de nombreuses familles", lit-on dans la lettre ouverte de l’asbl qui invite le nouveau gouvernement à "considérer cette situation comme un problème de santé publique très préoccupant [via] une intervention des mutuelles ou de l’Institut National d’Assurance Maladie Invalidité (INAMI)."
Interrogé sur ce point, Yves Coppieters souhaiterait aller plus loin que les bio monitorings qu’il ne faut pas confondre avec les tests de dépistage.
"Le bio monitoring n’est pas une information individuelle, ce sont des statistiques, ce sont des échantillonnages. Et sur cette base-là, on fait des transpositions à une population."
Selon lui, les tests de dépistage font partie intégrante de sa vision du principe de précaution. "Stimuler un dépistage chez toute cette population le plus fréquemment possible, dans une temporalité raisonnable, pour être sûr que, si une situation se développe individuellement, on la prenne rapidement en charge et qu’on n’attende pas les programmes de dépistage classique [i.e. les bio monitorings, ndlr] pour lesquels d’ailleurs les gens ne vont pas très spontanément."
Je ferai la proposition que, outre bien sûr le remboursement de base, tous ces tests de dépistage soient couverts par un financement "temporaire" de la Région wallonne.
Yves Coppieters
Et pour inciter les gens à se dépister, le nouveau ministre de l’Environnement sort sa casquette de ministre de la Santé : "Je ferai la proposition que, outre bien sûr le remboursement de base, tous ces tests de dépistage soient couverts par un financement "temporaire" de la Région wallonne […] Ce que je dis n’est pas un engagement. En tout cas moi, en tant que médecin, je me battrai pour ça. Et je pense que c’est ça, la demande des citoyens".
Et la suite ?
Selon le même article de la RTBF, nous pouvons apprendre que le Ministre de la Santé et de l'environnement va se bouger sur le terrain et nous ne pouvons que saluer cette initiative.
"Dès le 15 août, je vais démarrer les rencontres à la fois avec les associations, les bourgmestres des communes concernées, les collectifs citoyens bien sûr, et aller sur le terrain pour échanger et communiquer. C’est ma priorité."
À partir du mois de septembre, Yves Coppieters envisage "d’amener au dossier du gouvernement wallon une vision pour la suite de la gestion de la crise". Et au nouveau ministre de l’Environnement wallon d’ajouter : "qu’est-ce que je vais leur proposer exactement ? Je ne sais pas, je dois encore voir avec mes collaborateurs."
SOS Notre Santé - 22.07.24
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